Quel oculaire Plössl choisir ? Le guide complet 2025

L’oculaire est souvent sous-estimé par les débutants, alors qu’il est tout aussi crucial que le télescope pour obtenir une image de qualité. Parmi les modèles disponibles, les oculaires Plössl restent un choix répandu, à condition de savoir lesquels choisir. Ce guide complet vous explique tout ce qu’il faut savoir pour bien choisir un oculaire Plössl en 2025, que vous soyez débutant ou amateur averti.


Qu’est-ce qu’un oculaire Plössl ?

Histoire et conception optique

Le design Plössl a été inventé dans les années 1860, mais ce n’est qu’un siècle plus tard qu’il est devenu populaire. Avec l’arrivée des télescopes à grand diamètre et à focale rapide dans les années 1980, les Plössl se sont imposés comme une alternative plus performante aux anciens modèles de type Kellner ou orthoscopique.

Comment fonctionne un oculaire Plössl ?

Un Plössl classique est constitué de deux paires de lentilles collées, disposées de façon symétrique. Ce schéma simple mais efficace permet d’obtenir une bonne netteté sur une large plage de grossissements. Grâce à cette conception, les Plössl offrent un excellent piqué d’image au centre comme sur les bords, à condition de rester dans des focales raisonnables.


Avantages et limites des oculaires Plössl

Svbony SV207 oculaire

Avantages

Leur principal atout est leur excellent rapport qualité/prix. Un bon Plössl fournit une image nette, contrastée, sans nécessiter un budget élevé. Il fonctionne correctement même avec des télescopes rapides (jusqu’à f/4), ce qui n’est pas le cas de tous les designs optiques.

Ils sont également très polyvalents. Que vous possédiez un Newton, un Maksutov ou une lunette achromatique, un Plössl bien choisi vous donnera de bons résultats.

Autre point fort : leur compatibilité avec les lentilles de Barlow. Grâce à leur conception symétrique, les Plössl supportent très bien une multiplication du grossissement sans trop dégrader l’image.

Inconvénients

Leur champ apparent est limité à environ 50–52°. Cela peut paraître étroit, surtout si vous êtes habitué aux oculaires grand champ (60°, 68° ou plus). Cela oblige à recentrer plus souvent l’objet observé, notamment avec des montures non motorisées.

Autre limite : le relief d’œil diminue fortement avec les focales courtes. En dessous de 11 mm, l’œil doit être collé à l’oculaire, ce qui devient inconfortable, voire inutilisable pour les porteurs de lunettes.

Enfin, les très longues focales (au-delà de 32 mm en 1,25”) souffrent d’un effet “entonnoir” : elles n’augmentent pas le champ réel, mais produisent une image plus sombre avec un ciel blanchi.


Comment bien choisir un oculaire Plössl ?

Critères de qualité à vérifier

Tous les Plössl ne se valent pas. Certains modèles d’entrée de gamme sont mal conçus ou utilisent des traitements optiques partiels. Pour obtenir une image claire et contrastée, privilégiez :

  • Des traitements entièrement multi-couches (et pas simplement “multi-coated” sur une face).
  • Des lentilles noircies sur les bords pour éviter les reflets internes.
  • Un barillet intérieur mat et bien bafflé.
  • Une construction mécanique propre : œilleton confortable, filetage précis, pas d’éléments mal ajustés.

Ces détails font la différence sur le terrain, surtout si vous observez dans des zones polluées par la lumière ou si vous cherchez à capter de fins détails planétaires.

Quelle focale choisir selon votre télescope ?

Le choix de la focale dépend directement de la longueur focale de votre télescope. Voici un guide simple pour vous repérer :

Focale de l’oculaireGrossissement sur un télescope 1000 mmUsage conseillé
32 mm31xCiel profond, grands champs
20 mm50xObjets étendus, nébuleuses
15 mm67xObservation générale
10 mm100xLune, planètes
8 mm125xDétails planétaires
6 mm167xGrossissement élevé, bon ciel nécessaire

N’oubliez pas : un télescope ne peut pas dépasser 50x par pouce de diamètre sans perte de qualité. Et sous un ciel pollué, descendre trop en grossissement peut diluer le contraste.

Focales à éviter

Les Plössl de moins de 11 mm de focale posent problème en raison de leur relief d’œil très court. L’observation devient vite désagréable, même sans lunettes.

À l’inverse, les modèles de plus de 32 mm (en format 1,25”) ne permettent pas d’élargir le champ réel à cause du goulot d’étranglement imposé par le diamètre du barillet. Le résultat est un ciel plus clair, un contraste affaibli, et une perte d’efficacité dans l’observation des objets diffus.


Quelles sont les meilleures marques d’oculaires Plössl en 2025 ?

TéléVue Plössl – Le choix des passionnés exigeants

TéléVue reste la référence haut de gamme. Leurs Plössl offrent un contraste exceptionnel, un champ net jusqu’aux bords, et un traitement anti-reflet de très haute qualité. Même sur des instruments rapides (f/4–f/5), ils restent impeccables. Le confort est excellent, y compris avec les focales moyennes (15–25 mm). Leur prix est élevé, mais la qualité est au rendez-vous.

À recommander si vous recherchez la meilleure performance optique, sans compromis.

Vixen NPL – Excellent compromis qualité/prix

Les Vixen NPL sont souvent sous-estimés. Pourtant, ils offrent une optique très correcte, avec des images nettes et peu d’aberrations. Les longues focales intègrent des œilletons rotatifs pratiques, parfaits pour un confort accru. Leur champ est légèrement inférieur aux 52° classiques, mais cela reste négligeable pour la plupart des usages.

Un excellent choix pour les astronomes amateurs qui veulent du bon matériel sans se ruiner.

SVBONY SV207 – Le meilleur rapport qualité/prix

SVBONY a surpris le marché avec sa gamme SV207. Ces oculaires proposent des finitions solides, des œilletons larges et confortables, et une optique étonnamment performante pour leur prix. Le contraste est bon, le traitement multi-couche est réel, et le confort général bien supérieur à celui des kits d’entrée de gamme.

Idéal pour équiper un premier télescope ou compléter une gamme sans exploser son budget.

Celestron Omni / E-Lux – Une mécanique fiable

Les Omni Plössl de Celestron ont une mécanique fiable et une optique correcte. Ce sont de bons oculaires pour un usage occasionnel ou pour remplacer les oculaires basiques fournis en kit.

⚠️ Attention à ne pas les confondre avec les modèles “standard” inclus dans certains packs, souvent très inférieurs en qualité.


Conseils d’utilisation pour tirer le meilleur d’un Plössl

1. Bien ajuster l’œil

Avec un Plössl, il faut trouver la bonne distance entre l’œil et la lentille pour capter tout le champ sans perdre en netteté. Cela peut demander un peu d’adaptation, surtout sur les focales courtes.

2. Utiliser une lentille de Barlow de qualité

Un bon Plössl couplé à une Barlow bien conçue (comme une TeleVue ou une Baader) permet d’atteindre des grossissements élevés sans perte de qualité. Cela peut éviter d’acheter une focale très courte et inconfortable.

3. Observer sous un bon ciel

Même le meilleur oculaire ne pourra rien contre la pollution lumineuse. Pour tirer parti du contraste offert par un bon Plössl, privilégiez un ciel noir et stable. Un filtre UHC ou un filtre anti-pollution peut également améliorer le rendu sur les nébuleuses diffuses.


FAQ – Oculaires Plössl : vos questions les plus fréquentes

Pourquoi ne pas utiliser uniquement des Plössl ?

Ils sont excellents, mais leur champ étroit limite leur confort d’usage pour certains objets. Pour le ciel profond, un oculaire grand champ (68° ou 82°) est souvent plus agréable.

Un Plössl peut-il suffire pour débuter ?

Absolument. Un bon Plössl de 25 mm et un autre de 10–12 mm couvrent déjà l’essentiel. Ajoutez une Barlow, et vous aurez 3 à 4 grossissements utilisables sans investir dans une collection complète.

Les Plössl inclus avec les télescopes sont-ils bons ?

Pas toujours. Beaucoup sont des copies bas de gamme avec des lentilles mal traitées et une construction médiocre. Un Plössl de qualité apporte un véritable gain de netteté, de contraste et de confort.

Quelle différence entre Plössl et Kellner ?

Les Kellner sont plus simples (3 lentilles contre 4 pour les Plössl), et moins performants, surtout avec les instruments rapides. Un bon Plössl surpasse nettement un Kellner, en particulier sur le bord du champ et en contraste.


Conclusion : Faut-il acheter un oculaire Plössl ?

Les oculaires Plössl restent une valeur sûre en 2025. Bien choisis, ils offrent une qualité d’image remarquable pour un budget raisonnable. Si vous débutez ou souhaitez optimiser votre équipement sans vous ruiner, un ou deux Plössl bien sélectionnés constituent un excellent investissement.

Pour les focales <11 mm ou >32 mm (en 1,25”), préférez d’autres designs plus confortables. Mais pour les focales intermédiaires, un bon Plössl reste imbattable en rapport qualité-prix.

Thibault Delcourt
Thibault Delcourt

Thibault est un passionné d'astronomie et l'un des auteurs principaux de planète télescope. Toujours à la recherche de la dernière actualité, il a à coeur de proposer du contenu rigoureux et de qualité pour son propre plaisir et celui des astronomes qui passeraient par là.

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